1.A.05La dynamique des Côtes : entre nature et cultures
Les Côtes obscures et leurs forces : paysages nocturnes et trame noire
Une mosaïque de milieux aux caractéristiques spécifiques
Une caractéristique essentielle des Côtes : la présence d’espaces de nature et agricoles nombreux, aux qualités indéniables et parfois à la rareté précieuse.
C’est précisément cette mosaïque que les projet de constitution de trames vertes et bleues (ou TVB) tente de préserver : des espaces naturels dits remarquables, souvent qualifiés de réservoirs de biodiversité, et des espaces naturels qui favorisent les connexions entre ces sites, appelés corridors écologiques (haies, petits boisements, espaces agricoles…).
La Trame Verte et la Trame Bleue ont pour objectif d’enrayer la perte de biodiversité en participant à la préservation, à la gestion et à la remise en bon état des milieux nécessaires aux continuités écologiques, tout en prenant en compte les activités humaines, et notamment agricoles, en milieu rural.Art. L. 371-1. − I., loi Grenelle 2
Cette partie du diagnostic que vous vous apprêtez à découvrir a largement été alimentée par l’étude commandée par Metz Métropole et menée par ASCONIT consultants : Étude pour la préservation et la restauration des trames vertes et bleues de Metz Métropole (ou rapport TVB).
Le territoire de Metz Métropole se compose des milieux suivants :
- des milieux forestiers divers,
- des milieux boisés humides et de bords de cours d’eau,
- des haies, arbres d’alignement et arbres isolés,
- des friches (espaces en transitions),
- des prairies humides, mésophiles et thermophiles,
- des vignes et vergers,
- des espaces verts,
- des eaux courantes et stagnantes,
- des milieux herbacés de zones humides ou de bords de cours d’eau.
La Trame Verte et Bleue compte huit sous-trames recouvrant donc le territoire de Metz Métropole (227 km2) : la sous-trame forestière, la sous-trame prairiale, la sous-trame arboricole comprenant les vignes et les vergers, la sous-trame thermophile, la sous-trame des forts, la sous-trame aquatique et humide, la sous-trame végétalisée urbaine et la sous-trame des milieux en transition.
Les plus importants réservoirs de biodiversité se situent sur le secteur du Plan Paysage.
Des forêts sur les hauteurs en progression vers les versants
Des forêts sur les hauteurs en progression vers les versants
La dynamique forestière
Le taux de boisement sur le territoire national est en augmentation et approche les 28% (15% au milieu du 19e siècle). Les milieux forestiers couvrent 5 619 ha soit 20% de la surface métropolitaine ; c’est le milieu le plus représenté sur le territoire. Les 2/3 de la surface boisée de Lorraine sont en forêt publique (26 % en domaniale, 42 % en forêt des collectivités et 32 % en forêt privée).
Les plus grands massifs se trouvent sur les Côtes et le plateau. Ces milieux ne sont pas les plus riches en termes de biodiversité du fait de leur activité anthropique, mais aucune espèce dite invasive n’a été déplorée dans les forêts et les bosquets.
Certains massifs sont même identifiés comme fortement contributifs en termes de diversités floristique et faunistique. C’est le cas de la Forêt communale d’Ars-sur-Moselle, le Bois des Rimonts et des Trois Têtes, le Bois de la Dame, la Forêt de Vaux, des massifs boisés qui appartiennent aux paysages des Côtes.
Le tissu forestier des Côtes de Moselle est finalement peu morcelé et les superficies sont importantes. Les haies sont elles très fragiles et ont fortement diminué du fait de l’abandon de l’usage de bois de chauffage comme mode d’énergie domestique. Elles sont à renforcer pour rétablir des connexions écologiques.
C’est l’équilibre agro-sylvo-cynégétique qu’il faut viser pour notamment préserver les milieux forestiers.
Paysages forestiers et usages
Sur le haut des Côtes - là où les sols sont plus maigres - les chênes, les hêtres et beaucoup d’autres ligneux calcicoles cultivés depuis longtemps occupent traditionnellement les sommets et les pentes les plus fortes. La sylviculture a été développée et enrichie en pins noirs pour les mines notamment et l’industrie. Bois d’œuvre, de construction ou de chauffage, à proximité des lieux habités, la forêt est un potentiel du territoire. La superficie que couvrent les forêts n’est pas fixe, les bois conquièrent maintenant les terrains délaissés par l’agriculture. Ils croissent, s’étendent, dévalent les pentes, rejoignent les villes et encerclent les villages et les anciens petits lopins des pentes. Les friches de plus en plus boisées reprennent les terrains autrefois cultivés.
Les pelouses calcicoles : des espaces ouverts en hauteur, refuges de biodiversité
Sur Metz Métropole, la sous-trame thermophile recouvre une superficie de 533 ha, soit 2% de l’agglomération. Parmi cette sous-trame, 49% sont des pelouses calcaires, 48% des prairies thermophiles et 3% d’autres milieux secs (vignes, vergers…).
D’après l’étude, les réservoirs de biodiversité remarquables cumulent une superficie de 598 ha et correspondent à deux types d’entités :
- les pelouses calcaires de Vaux, Jussy, Ars-sur-Moselle, Lorry-les-Metz et du Mont-Saint-Quentin, pelouses calcaires
- les prairies humides de la vallée de la Mance, de la Seille et de la Nied et des gravières de Woippy.
Les Côtes de Moselle concentrent donc les réservoirs de biodiversité forestiers et les réservoirs de biodiversité prairiaux et thermophiles.
Sur ces prairies, la menace est climatique et anthropique (modification du fonctionnement hydraulique, retournement…).
Le site Natura 2000 des « Pelouses du Pays Messin » couvre une superficie d’environ 680 ha, éclatés en onze entités de taille très variable et repartis sur douze communes (Ars-sur-Moselle, Châtel-Saint-Germain, Gravelotte, Jussy, Lessy, Lorry-lès-Metz, Marly, Plappeville, Rozérieulles, Scy-Chazelles, Vaux, Ancy-sur-Moselle). Ce site est principalement constitué de grandes étendues de pelouses calcaires sèches caractéristiques des Côtes de Moselle.
Il s’agit d’habitats d’intérêt communautaire (pelouses calcaires, hêtraies, chênaies, forêts etc.) fortement favorables au développement d’une faune et d’une flore remarquables. Le site comprend également d’anciens ouvrages militaires utilisés par des chauves-souris, elles aussi d’intérêt communautaire, pour leurs gîtes de reproduction ou d’hibernation. Enfin, deux fonds de vallon humides parcourus par les ruisseaux de la Mance et du Montvaux sont également inclus dans le site.
Paysages ouverts et apaisants
Le sous-sol calcaire filtrant et l’exposition sud/sud-ouest de ces côtes sont à l’origine de cette végétation typique de pelouse calcaire, avec une flore et une faune adaptées à des conditions extrêmes de sécheresse et de chaleur.
Les pelouses calcaires sont des formations végétales composées essentiellement de plantes herbacées formant un tapis plus ou moins ouvert sur sol calcaire peu épais, pauvre en éléments minéraux nutritifs et subissant un éclairement intense et une période de sécheresse importante. La physionomie est caractérisée par une végétation peu dense au sol voire nue par endroit (dalles calcaires). Les habitats sont thermophiles et/ou xériques, souvent associés à des fortes pentes.
C’est un milieu que les êtres humains ont créé en faisant pâturer, pendant des siècles, des troupeaux d’ovins avant tout, les coteaux bien exposés étant réservés à la vigne. Le début du XXe siècle a été marqué par l’abandon des cultures sur les coteaux et l’élevage extensif a lui aussi disparu.
Lorsque ces deux pratiques traditionnelles disparaissent, les milieux retrouvent leur dynamique naturelle et évoluent donc vers le stade forestier.
Il est disponible ici : pelouses-du-pays-messin-221.html
Des espaces en transition, des friches
Des espaces en transition, des friches
Ce sont les espaces les plus riches en termes de biodiversité. Ils évoluent parfois du stade herbacé au stade arbustif, puis au stade forestier si rien n’est fait. Bien que peu représentés sur le territoire métropolitain (9,7km2, soit 4% du territoire), leur importance est grande du fait de leur richesse floristique et faunistique.
Quel devenir pour ces milieux en transition ?
Ces milieux en transition, riches de biodiversité, deviendront des forêts si rien ne se passe. Étant données les surfaces et les emplacements de ces milieux, il s’agit de s’interroger, en conscience et en fonction de lieux, des besoins, des usages, des paysages auxquels on tient, sur l’intervention ou non, sur le mode de gestion ou non.
Les milieux de transition, comme leur nom l’indique, correspondent à des habitats en cours de série évolutive, stade intermédiaire entre une végétation herbacée et un stade forestier climatique. Ils couvrent une gamme allant d’arbustes pionniers épars à des parcelles quasi couvertes de buissons arbustifs. Par définition, ils évoluent spontanément vers la forêt dans des laps de temps variant jusqu’à maximum quatre-vingt ans pour des sols quasi nus. On peut donc les appréhender comme des forêts en devenir, même si d’un point de vue écologique il y a peu d’intérêt à ce que tous ces habitats évoluent. En effet, de par le rôle d’écotone qu’ils jouent et de par l’extrême richesse de la biodiversité qu’ils renferment (des inventaires en Lorraine ont identifié jusqu’à cent araignées par mètre carré de surface au sol dans une friche herbacée), ils méritent d’être préservés et maintenus, par entretien dit « rotatif », c’est-à-dire en veillant à laisser des secteurs à divers âges de végétation (fauche sévère, fauche à un mètre de hauteur…) de sorte que le site comporte toujours une grande variété de faciès et d’étagement de végétation. Au-delà de la remise en gestion – sans retombées économiques directes - de ces espaces qui sont souvent des délaissés, cela nécessite la mise en place de plan de gestion définissant les secteurs à entretenir et les cycles de rotation. Ces plans de gestion sont d’autant plus utiles qu’il peut y avoir des espèces invasives sur site.Extrait de l’Étude pour la préservation et la restauration des trames vertes et bleues de Metz Métropole, p.73
Des vignes et des vergers sur les Côtes
Des vignes et des vergers sur les Côtes
Au sein de la sous-trame des milieux de transition identifiée dans la Trame Verte et Bleue, qui recouvre 972 ha sur Metz Métropole, 42% sont des vergers abandonnés.
Le paysage des Côtes fut en effet pendant longtemps dessiné par la conduite de vergers et de vignes. Installés à mi-pente, ces cultures bénéficiaient de conditions très propices : une exposition favorable au soleil, un sols argilo-calcaire d’aspect caillouteux drainant, et la présence d’eau à travers nombreuses sources et résurgences. Les parcelles petites étaient celles d’une activité agricole essentiellement vivrière, pratiquée par des agriculteurs qui étaient bien souvent également ouvriers d’usine : vergers (principalement des mirabelliers), vignes et bêtes façonnaient des coteaux nus et des vues dégagées, un paysage différent de la ligne boisée des côtes qui nous est devenue familière.
Les années 60 marquent le début de la disparition de ces paysages.
Aujourd’hui, l’activité agricole dominante est une production intensive de grande culture. 76% de la SAU de l’agglomération messine est dédiée à la culture de céréales, oléagineux et protéagineux, et correspond à une forme d’agriculture liée au marché mondial et fortement déconnectée du territoire.
Pour en savoir plus, se référer à l’étude d’octobre 2013 Reconversion agricole périurbaine sur l’agglomération messine, réalisée par l’AGURAM pour Metz Métropole.
Les vergers et les vignobles n’ont pas complétement disparu et une très grande majorité (80%) se situe toujours sur les côtes. Certains sont identifiés comme des réservoirs de biodiversité d’intérêt métropolitain : les vergers de Boisson Vigne, de Bassières et les Brayes, des Cent Livres, la friche Bonne Fontaine, les vignes et vergers de Vaux et Jussy, les coteaux nord et sud d’Ars-sur-Moselle, et les vergers d’Ancy-Dornot.
Cependant, la plupart des parcelles autrefois consacrées à la culture de petits fruits et de raisin est à l’abandon. Cela s’explique par différents facteurs d’évolution : la disparition progressive de leur vocation de subsistance dans les villages, l’étalement urbain, la perte du savoir-faire et du temps d’entretien. La fin de cette pratique gestionnaire occasionne ainsi la disparition de certains points de vue indispensables, du fait de l’enfrichement rapide des parcelles, et une certaine homogénéisation de la silhouette des Côtes.
Des zones aquatiques et humides
Des zones aquatiques et humides
Il s’agit d’une mosaïque de milieux variés caractérisée par la présence d’eau et d’une végétation associée sous différentes formes : cours d’eau et rivières, étangs et mares, berges et ripisylves, marais et zones humides dont certaines recueillant des eaux stagnantes liées aux gravières installées dans le lit majeur de la Moselle - on pense notamment au marais du Grand Saulcy.
Ces milieux constituent des habitats naturels riches accueillant une diversité importante d’espèces végétales et animales (poissons, oiseaux, insectes, amphibiens…) dont il convient de mesurer l’intérêt pour en favoriser la préservation sous des formes qui, au premier abord, ne présentent pas toutes le même attrait pour les usager·e·s.
Ces milieux sont morcelés, souvent amenés à disparaître, du fait de modifications anthropiques. Le remembrement agricole a, par exemple, engendré la disparition de fossés d’infiltration des eaux pluviales, le remblaiement de mares et d’annexes hydrauliques ou encore la rectification de certains cours d’eau entrainant une déconnexion entre son lit mineur et son lit majeur. Certaines prairies humides ont été employées pour la culture de céréales, certaines zones humides en bord de Moselle sont exploitées par l’activité forestière qui les a transformé en peupleraies de culture, dont la gestion peut en modifier la diversité écosystémique.
Pourtant, outre leur intérêt indéniable en termes de biodiversité, ces différents milieux aquatiques et humides sont essentiels car ils participent à la régulation des inondations, à assurer la qualité de l’eau, et la quantité en eau potable – essentielle notamment pour notre alimentation.
En conclusion, une combinaison de dynamiques à l’œuvre
En conclusion, une combinaison de dynamiques à l’œuvre
En s’intéressant de plus près aux paysages de nature et de cultures des Côtes de Moselle, on se rend donc compte de leur grande richesse et diversité. Néanmoins, le vivant qui les compose a pour caractéristique majeure d’être soumis à de perpétuelles dynamiques d’évolution. Ainsi, si l’on n’y prête pas attention et que l’on n’applique pas certaines modalités de gestion à dessein, ces milieux pourraient se transformer avec comme conséquence importante la disparition de leurs spécificités et de leurs richesses intrinsèques.
Plusieurs dynamiques sont d’ores et déjà à l’œuvre, qu’il convient de connaître pour mieux en appréhender les formes et les effets.
La première d’entre elles est la dynamique d’abandon, bien souvent causée par l’abandon de pratiques qui participaient à la gestion d’un espace et dessinaient des formes bien spécifiques de paysage. On pense bien sûr :
- aux nombreux vergers et vignes qui ont été progressivement abandonnés, et mis à la merci d’une végétation pionnière qui a progressivement colonisé ces parcelles, refermant petit à petit l’espace et les points de vue qu’ils pouvaient offrir,
- aux pelouses, autrefois gérées par le pâturage ou par les militaires, qui ont aujourd’hui tendance à s’enrésiner et, de ce fait, à voir disparaître toute une partie du cortège végétal les caractérisant,
- certains forts et terrains militaires qui, du fait de la relocalisation et de la mutation de cette activité, ont vu leurs bâtiments, mais également les espaces ouverts qui les entourent, s’embuissonner puis s’enfricher et perdre, sinon de leur superbe, du moins de leur singularité.
Ces abandons sont directement et intimement liés à deux dynamiques qui n’attentent ni l’autorisation ni l’interdiction des êtres humains pour se mettre en place : il s’agit des dynamiques d’enfrichement et de reboisement. Déjà évoquées ci-dessus, il convient d’insister sur le fait que leur apparition, en cas d’absence d’intervention humaine, peut notamment engendrer :
- la disparition d’une diversité de milieux qui constituent des refuges pour certaines espèces,
- la fermeture des paysages et la disparition de points de vues remarquables depuis les villages de coteaux, qui limite ainsi la possibilité de prendre du recul et de la hauteur sur le territoire, et qui, depuis le fond de vallée, entraîne l’atténuation et la disparition de certains points de repère sur les hauteurs des Côtes, dont les flancs et les sommets se retrouvent recouverts d’un manteau de forêts qui en gomme les aspérités,
- des parcelles densément investies par une végétation qui les rend inaccessibles et impraticables pour le·la marcheur·se et qui, de ce fait, sortent de ce qui est perçu comme un territoire habité et connu. Cela peut aussi participer à véhiculer une image peu valorisante et, par voie de conséquence, devenir des lieux de décharge improvisés.
Certaines de ces dynamiques peuvent être atténuées par la mise en place de dynamiques de protection et de valorisation. Protéger et valoriser un espace repose sur une décision volontaire qu’un espace mérite une attention particulière. Les périmètres Natura 2000 des pelouses du pays Messin sont à ce titre des exemples parfaits, dans la mesure où protection et valorisation ne signifient pas nécessairement interdiction ou « mise sous cloche » mais plutôt ajustements des différents usages qui peuvent cohabiter, sensibiliser à une vigilance accrue. Et cela passe parfois par des modalités d’intervention et d’entretien bien spécifiques, comme c’est le cas des milieux thermophiles typiques de ces pelouses calcaires qui ont vu se succéder différentes modalités de gestion au fil des années et de la transformation des pratiques, comme cela est très bien expliqué dans le rapport TVB :
Les milieux thermophiles sont, la plupart du temps, issus d’une modification de l’Homme des milieux de pentes exposés sud. Il peut s’agir d’anciennes carrières abandonnées ou de sites ayant fait l’objet d’un pâturage intense. Avec la raréfaction des pratiques pastorales, les troupeaux utilisant ces milieux se sont réduits. À cela s’ajoute la difficulté d’acheminer de l’eau pour les bêtes sur des sites éloignées des zones humides ou cours d’eau. Aujourd’hui c’est l’abandon de ces milieux qui les condamnent à moyen terme. Des ourlets de progression arbustifs (essentiellement de Prunelliers et Noisetiers) ferment progressivement les pelouses. Une pelouse peut ainsi perdre plusieurs mètres par an. De plus, étant souvent plantées en Pins (Pins noirs d’Autriche), les rejets de ceux-ci contribuent à enrichir en humus les sols pauvres et menacent les espèces floristiques oligotrophes, et par là même tout un cortège faunistique inféodé. Ceci explique que la majeure partie des sites thermophiles fassent l’objet d’une gestion, soit par pâturage, soit par entretien mécanique et export des résidus de fauche. Le brûlis est fortement déconseillé car l’onde de chaleur des flammes détruirait la faune et la flore dormante en saison hivernale (graines d’orchidées). Les changements climatiques mondiaux favorisent le maintien ou l’émergence du caractère thermophile des milieux. […] Concernant toujours ces prairies thermophiles, ce sont des formations végétales herbacées dont la subsistance est liée au maintien d’une activité agricole régulière de fauche ou de mise en pâture.
Cet exemple montre bien comment la valorisation peut passer par des dynamiques de reprise en main et d’instauration de pratiques agricoles. C’est d’ailleurs l’une des pistes les plus intéressantes car elles permettent d’allier différents avantages en termes écologiques, mais aussi pédagogiques et économiques. Mais cela passe également par la prise en compte de différents facteurs qui nécessitent un état des lieux attentif et des connaissances partagées sur les formes de gestion.
L’intérêt écologique varie en fonction de différents facteurs, qui sont bien explicités dans le document Metz Métropole se décline en vert et bleu de juillet 2019, et parmi lesquels on peut indiquer :
- l’intensité de gestion : plus le nombre de fauches ou de bêtes est faible, plus la première fauche annuelle est tardive, moins la prairie est fertilisée, et donc plus la biodiversité augmente,
- la taille : plus la parcelle est grande, plus elle présentera de diversité de micro-habitats en fonction de la pente, de l’humidité, et plus les espèces présentes seront nombreuses,
- la connexion avec d’autres milieux : la qualité écologique d’une prairie augmente avec la présence de haies, de boisements, de mares, de ruisseaux ou encore de vergers à proximité. »
Mais d’acteur·ice·s, les êtres humains peuvent également se muer en simple observateur·rice ou simple accompagnateur·rice quand il semble plus pertinent de laisser les dynamiques en cours se poursuivre.
Les différentes dynamiques qui caractérisent les espaces naturels et agricoles des Côtes de Moselle ont également à voir avec d’autres activités, elles aussi très présentes sur le territoire, et qui cohabitent de façon plus ou moins heureuses et selon des configurations variables. Car les êtres humains vivent, travaillent, profitent et se déplacent sur et dans les Côtes. Pour en savoir plus, tournons la page.